Tout petit, grâce à mes lectures, et mes livres d’images, j’ai été captivé par les cultures amérindiennes, je pouvais faire la différence entre un iroquois et un huron. J’étais fasciné par la diversité des peuples qui nous entourent. Tout cela était synonyme aussi d’aventures et de danger. Car si je pouvais connaître un peu l’histoire et les coutumes d’un peuple, je pourrais mieux les comprendre et sans doute mieux les aimer. La nature aussi, m’a toujours passionné, je peux rester des heures devant un documentaire animal, au point d’attirer même la moquerie de mes enfants. Je crois qu’au fond de moi, ce que j’ai toujours recherché, c’est le pourquoi et le comment de la création, et avec le temps me rendre compte que c’est le créateur que je recherchai. (Ça ressemble un peu au synopsis du roman « Blade Runner » de Philip K. Dick ou des robots tellement humains recherchent leur créateur).

Un de mes premiers romans d’ados adapté brillamment à l’écran en 1992, « Le dernier des Mohicans », commence par une scène qui est toujours restée dans ma mémoire : un indien court dans les bois à la poursuite d’un animal qu’il réussit à tuer.
Il entame un rituel de remerciement, exprimant sa reconnaissance à l’animal et, aussi à je ne sais qu’elle présence invisible.
Cette scène a été pour moi, une révélation et un déclic dans certaines de mes réflexions. Dans notre société occidentale où tout est accessible facilement, ou l’on se sert et l’on jette.
Cette attitude de respect, m’était auparavant totalement étrangère, j’ai grandi avec un grand père et des cousins chasseurs, je n’ai jamais vu un comportement identique.
On apprend à nos enfants, le mot magique « Merci » mais pourquoi finalement, nous comportons nous comme des enfants, à l’instar de peuples que l’on considère comme arriérés et non civilisés ?
Loin de moi l’idée d’émettre un jugement, mais l’évidence de constater le besoin d’un nouveau paradigme, moi et ma famille, mon pays et ma culture nous sommes loin de cette façon de pensée.
Qu’est ce qui nous en a éloigné ?
Depuis la nuit des temps, l’homme est devenu son propre Dieu avec l’arrogance et la suffisance d’un monde ou il suffit de se baisser pour avoir ce que l’on veut, cela passe par l’oppression d’autrui et même de l’environnement dans lequel l’on vit .
Mon cheminement spirituel m’a ouvert les yeux sur l’évidence d’un créateur bienveillant et la compréhension que la vie est un cadeau miraculeux.
J’ai choisi Jésus ou c’est lui qui m’a choisi, en tout cas, j’ai décidé d’entretenir cette relation qui est tellement précieuse.
Je retrouve ces principes de l’importance de la reconnaissance dans les écritures de la Bible :
Que dit l’apôtre Paul à une petite église grecque de Thessalonique, dans la bible :
« Soyez toujours joyeux. Priez sans cesse, exprimez votre reconnaissance en toute circonstance, car c’est la volonté de Dieu pour vous en Jésus Christ »
Et à la première église de Macédoine à Philippes.
« Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose, faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et de supplications, dans une attitude de reconnaissance »
Il y a quoi dans ce concept de reconnaissance ?
La reconnaissance est donc une attitude, une manière de pensée.
En définitive, si je suis honnête et que je prends l’habitude de discerner les petits détails et les cadeaux quotidiens que m’offre la vie, je vais arrêter de me concentrer sur moi, ma façon de voir le monde va être modifiée.
Souvent les aléas et les difficultés de la vie vont enrayer ces bonnes dispositions.
Mais voilà je suis tombé amoureux de Jésus et j’ai décidé de le suivre,
Dieu me donne la force et son Esprit. Je fais parti d’une nouvelle création, d’une nouvelle humanité.
A moi de continuer à nourrir cette manière de pensée en décidant de rester dans cette relation.
« Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création.
Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles »
Que dit Paul à l’église d’Ephèse et c’est à nous qu’il le dit aussi.
« Voici donc ce que je dis et ce que j’affirme dans le Seigneur : vous ne devez plus vous conduire comme les non-croyants, qui se laissent guider par la sottise de leurs pensées., qui marchent selon la vanité de leurs pensées. Ils ont l’intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu, à cause de l’ignorance qui est en eux, à cause de l’endurcissement de leur cœur. Ayant perdu tout sentiment, ils se sont livrés au dérèglement, pour commettre toute espèce d’impureté jointe à la cupidité.
Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris Christ, si du moins vous l’avez entendu, et si, conformément à la vérité qui est en Jésus, c’est en lui que vous avez été instruits à vous dépouiller, par rapport à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses, à être renouvelés dans l’esprit de votre intelligence, et à revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité.»
Nous ne sommes plus ignorants, en tant que chrétiens, nous connaissons le créateur. Nous sommes une nouvelle humanité, nous ne sommes pas parfaits, et comme nous sommes conscients de notre imperfection, nous sommes en capacité de pouvoir le remercier, de pouvoir aimer aussi ceux qui sont différents de nous.
Mais la vie peut être dure, et quelques fois plus dure pour les chrétiens. Si je ne suis pas en Christ, Dieu ne va pas me demander d’être reconnaissant en toutes circonstances (voir 1 thes 5 v.18). Car la volonté de Dieu que l’on soit reconnaissant en toute circonstances, c’est surtout pour ceux qui sont en Christ Jésus.
Alors quel est notre privilège en tant que chrétien ?
pour que l’on puisse accéder à ce type de reconnaissance :
« Nous savons, du reste, que tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. »
« Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine.
Dieu est fidèle, et il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter ».
Nous avons des épreuves et la souffrance est souvent présente. Ce qui est fou, c’est que Dieu peut en faire ressortir du bien. Nous avons aussi des promesses de vie éternelle, nous sommes des étrangers de passage sur cette Terre, nous puisons notre assurance dans le Seigneur.
La Bible est plein de psaumes de reconnaissance :
« Louez l’Éternel, car il est bon ! Oui, sa bonté dure éternellement. »

David loue Dieu parce qu’il l’a délivré :
« Je proclame ta grandeur, Éternel, car tu m’as relevé, tu n’as pas voulu que mes ennemis se réjouissent à mon sujet. Éternel, mon Dieu, j’ai crié à toi, et tu m’as guéri. Éternel, tu as fait remonter mon âme du séjour des morts, tu m’as fait revivre loin de ceux qui descendent dans la tombe. […] Et tu as changé mes lamentations en allégresse, tu m’as retiré mes habits de deuil pour me donner un habit de fête. Ainsi mon cœur chante tes louanges et ne reste pas muet. Éternel, mon Dieu, je te louerai toujours. »
Même Job face à la mort
« L’Éternel a donné et l’Éternel a repris. Que le nom de l’Éternel soit béni ! »
La reconnaissance est aussi un antidote moral, qui nous protège des faux pas.
« Soyez donc les imitateurs de Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés, et vivez dans l’amour en suivant l’exemple de Christ, qui nous a aimés et qui s’est donné lui-même pour nous comme une offrande et un sacrifice dont l’odeur est agréable à Dieu.
Que l’immoralité sexuelle, l’impureté sous toutes ses formes ou la soif de posséder ne soient même pas mentionnées parmi vous, comme il convient à des saints. Qu’on n’entende pas de paroles grossières, de propos stupides ou équivoques – c’est inconvenant – mais plutôt des paroles de reconnaissance ».
Pourquoi un antidote moral ?
Regardez la trilogie : immoralité sexuelle, impureté, soif de posséder.
Sexe et argent .
Quel est le point commun ?
l’avidité, on est pas content de ce que l’on a. Ou bien, l’on a peur de ne pas avoir assez.
« Ne vous livrez pas à l’amour de l’argent ; contentez-vous de ce que vous avez, car Dieu lui-même a dit : Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point. »
En Ephésiens 5 au versets 3 et 4, Paul va plus loin en insistant sur le fait que ce n’est pas seulement en actes mais aussi en paroles, car cela révèle notre cœur. Que cela ne soit même pas mentionné.
Souvent l’on peut se faire avoir car c’est sous la forme d’une blague. L’on rigole mais c’est souvent pour garder la relation avec la personne qui se permet des écarts de langage, mais au fond de nous, on sent que quelque chose ne va pas.
« L’homme bon tire de bonnes choses du bon trésor de son cœur, et le méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor ; car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle. »
Je dirai que quelqu’un qui parle de sexe à longueur de journée, ou fait des blagues un peu bizarres, c’est à la limite plus facile à appréhender.
C’est plus difficile de distinguer quelqu’un qui lutte avec la peur de manquer, même quand ses discussions sont toujours autour du business et du boulot. On est facilement trompé, car ce sont des sujets courants. C’est important d’être responsable financièrement, mais nos paroles peuvent trahir de l’idolâtrie envers l’argent, le matérialisme et la plupart du temps un manque de confiance dans les capacités que Dieu a, de prendre soin de nous.
De quelle manière, pouvons-nous être reconnaissant ?
De manière collective :
n’oublions pas que le terme Eucharistie vient d’un terme en grec qui veut dire reconnaissance.
L’attitude de reconnaissance est un des principes instauré par Jésus lui même afin que tous ensemble, périodiquement, l’on se souvienne de ce qu’il a fait pour nous.
« Que la parole de Christ habite en vous avec richesse ; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l’inspiration de la grâce. »
Attitude qui existait bien avant chez les hébreux dans l’ancienne alliance.
« Entrez dans ses portes avec reconnaissance, dans ses parvis avec des cantiques ! Célébrez-le, bénissez son nom. »
La reconnaissance est finalement une attitude humble, qui a pour vertu de nous garder dans un état de confiance, nous protège de certains écarts et produit des fruits de paix et de joie.
Elle peut se manifester de manière individuelle, et collectivement, elle a beaucoup de chance d’être contagieuse.
